L’actualité québécoise cette semaine a soulevé la problématique de l’accès aux appareils de loterie vidéo (les machines à sous) et les joueurs pathologiques. Concentrons-nous sur le phénomène psychosocial associé: la dépendance.
La dépendance implique une incapacité de décision dans une situation où je pourrais décider. L’incapacité de résister au prochain morceau de gâteau même si j’aurai mal au ventre, l’incapacité de décider d’arrêter de jouer même si je suis en train de me ruiner, l’incapacité de décider de quitter ma conjointe même si tout a été essayé pour que ça marche.
– Mais pourquoi diable s’infliger ça? On ne peut pas juste décider… de décider?!?!
Non man.
Lorsque tu ne décides pas, c’est parce que tu éprouves une forte attirance et que tu perçois cette expérience comme étant plus intense. Et biologiquement parlant, c’est effectivement plus intense… mais de courte durée tout en te désensibilisant progressivement. Alors tu as besoin d’augmenter la dose pour créer le « high ». Tu aimes tellement ce « high » que tu cherches à le recréer. Et tu finis par ne plus être capable d’être heureux sans ce « high » et sans l’objet impliqué (ça peut être une personne aussi). T’es accroché.
Certaines substances ou situations ont un potentiel addictif plus élevé. On peut penser à certaines drogues, aux relations amoureuses (je corrige : passionnelles), mais aussi à pleins d’autres trucs comme la relation à la nourriture, à l’argent, au sexe, au travail et plus.
On a tous des dépendances, petites ou grosses. C’est quand elles empêchent notre fonctionnement social qu’elles deviennent un boulet.
Comment s’en sortir? Il n’y a pas de recette miracle, mais un des éléments est d’expérimenter la joie de prendre des décisions au lieu de « subir » l’attirance. Même s’il y a un sevrage à faire. Décider de passer en premier procure un bien-être à long terme. C’est l’expérience d’un amour durable envers soi-même au détriment de l’intensité incontrôlable de l’attirance. C’est se donner plus de pouvoir. C’est se sentir libre.
Parce que décider, c’est devenir plus FORT.
Ray