C’est quoi? Le dictionnaire Larousse définit la bienveillance comme «une disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui». Je trouve cette définition incomplète, mais tellement révélatrice de nos croyances : la bienveillance s’adresse à l’autre alors que je suis convaincu qu’elle commence par soi-même.
La bienveillance est une posture teintée de compassion et d’absence de jugement. Chez plusieurs hommes, ce n’est pas considéré comme étant ben viril. Ils se disent qu’un vrai homme est capable d’en prendre sans broncher. Que ça démontre sa force. La bienveillance est perçue comme un signe de faiblesse.
L’absence de bienveillance peut amener l’homme à s’autodétruire puisqu’il n’est pas proactif face à certains indicateurs de sa réalité. Quand tu ne dors plus, que tu as une humeur qui change comme la météo, que ton appétit est déréglé, que ta libido est désertique, ou plutôt désertique dans le monde réel, mais sulfureuse dans le monde virtuel, que tu prends quelques bières de plus (et de trop) chaque soir ou que tu deviens workaholic, c’est qu’il y a quelque chose qui se passe. Celui qui manque de bienveillance envers lui-même pourrait en rester là très longtemps jusqu’à ce que ça se gâte encore plus et que cela devienne insupportable.
L’homme bienveillant pourrait vivre les mêmes choses, car la bienveillance n’est pas une baguette magique qui le préserve de ses difficultés, mais il va chercher à comprendre ce qui se passe en lui pour pouvoir s’occuper de lui-même. Il va piler sur son orgueil et dire qu’il a besoin d’aide.
Être bienveillant envers soi-même demande une maturité. Lorsqu’on est jeune et qu’on se fait mal, nos parents doivent démontrer de la bienveillance envers nous. Ils nous consolent, nous rassurent et nous montrent comment devenir bienveillant envers soi-même, aptitude qu’on applique ensuite comme adulte.
Si tu n’es pas bienveillant envers toi-même, tu demanderas à quelqu’un d’autre de le faire à ta place… comme ta conjointe qui te maternera comme un petit garçon dans un corps d’homme.
La bienveillance, c’est comme une langue, quelqu’un doit nous l’apprendre. Si tu ne l’as pas apprise plus jeune, il n’est jamais trop tard pour faire cet apprentissage fabuleux.
Parce qu’être bienveillant, c’est devenir plus FORT.
Ray