On en a parlé beaucoup et on ne peut que s’en réjouir. Les agresseurs, les harceleurs, les victimes, l’augmentation des signalements pour agression sexuelle ou pour dénoncer du harcèlement. Bravo!
Mais dans ce billet, j’aimerais vous parler de l’«après».
Après comme dans après la dénonciation, après la prise en charge initiale de la police, après la vague médiatique.
Car l’après est aussi important. C’est dans l’après que les victimes se butent à la lenteur et à la complexité du système de justice. C’est dans l’après que leur demande d’aide devient moins claire, parce qu’elle évolue. C’est également là que les victimes vivent de l’isolement parce qu’elles ont dénoncé les agissements d’une personne populaire ou ayant du pouvoir. C’est d’ailleurs en raison de l’après que certaines victimes ne dénoncent pas.
C’est à nous comme société de rendre cet après moins pénible en condamnant ces gestes avec véhémence. C’est à nous comme société d’aider à la guérison de ces injustices en se donnant des moyens. Il y a l’accompagnement aux victimes ainsi qu’aux agresseurs et harceleurs dont un nombre appréciable ont déjà été eux-mêmes des victimes. Il y a l’éducation qui commence à l’école : c’est là que certains se taisent lorsque Le Populaire commet des actions répréhensibles. C’est aussi là que La Victime vit de l’isolement et de la stigmatisation en cas de dénonciation. Éduquer n’est pas seulement de repérer les situations d’agression et d’harcèlement : c’est de comprendre les dommages que ces conduites entraînent et comment se protéger.
C’est à nous comme société de démontrer hors de tout doute raisonnable les vertus de la dénonciation pour la victime, les victimes potentielles, la société et même pour l’agresseur ou l’harceleur. C’est à nous d’affranchir les victimes du sentiment de honte et de le remettre à qui de droit.
Parce que dénoncer, c’est devenir plus FORT.
Ray