Tu t’ennuies. Tu défiles ton fil d’actualité sur Facebook et tu vois la vie des autres qui te semble si belle. Bingo! Tu as réussi à te changer les idées! Tu as détourné ton attention de quelque chose d’inconfortable (ton ennui) en la gavant avec la vie des autres. Beau mécanisme d’évitement.
Le problème, c’est lorsque tu es rendu à observer le monde au détriment de ton propre monde. Le déséquilibre est tel que tu n’arrives même plus à comprendre ce qui se passe dans ta propre cour, aveuglé par le stimuli de la vie d’autrui. Et plus tu as de la difficulté à observer ton propre monde, plus tu l’évites.
Cet univers intérieur contient notamment tes valeurs, tes pensées et tes émotions. Plus tu le connais finement, plus tu es en mesure de maximiser son potentiel grandiose. Toutefois, le connaître exige du temps, de l’attention et parfois de l’inconfort.
Si tu utilises la voie de l’évitement, c’est parce que tu as des raisons légitimes. Peut-être que tu ne sais pas comment gérer l’ennui. Peut-être que sans t’en rendre compte, l’ennui cache une autre émotion encore plus inconfortable, comme la tristesse ou la peur. J’ai pris l’exemple de l’ennui, mais ça pourrait être n’importe quelle émotion.
Peut-être que l’évitement fait partie d’un héritage familial et qu’il ne fait que se moderniser avec le progrès technologique. Ton ingestion compulsive de données n’est qu’une répétition de celui qui fuit son monde intérieur par le travail, la télé, la nourriture, les relations jetables, la consommation de substances et j’en passe. Note que ce n’est pas ce que tu fais, mais pourquoi tu le fais qui vient déterminer si tu es dans un pattern d’évitement.
Alors, si tu es en symbiose avec ton téléphone, dépose-le et va défricher ton monde. Tu as une terre suffisamment riche pour te nourrir.
Parce que diriger son attention vers soi, c’est devenir plus FORT.
Ray